Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

Depuis quelque temps, l’écriture inclusive fait beaucoup parler d’elle. Y compris dans le cadre de l’école, comme en témoigne une récente circulaire du ministre de l’Éducation nationale. Il n’est pas toujours facile de formuler un avis éclairé sur le sujet, d’autant que même les spécialistes ont des avis contraires sur le sujet : des linguistes s’y opposent quand d’autres la défendent. Et si on expliquait un petit peu ce dont il est question ?Ecriture inclusive

En quoi consiste l’écriture inclusive ?

L’écriture inclusive repose sur un ensemble de procédés variés, qui vise à rétablir un peu plus d’égalité entre le masculin et le féminin dans la langue française. D’une manière très pratique, voici les techniques utilisées :

  • la double flexion
    C’est le fait d’utiliser deux termes à la suite pour inclure les deux genres : Françaises et Français, les agriculteurs et les agricultrices…
  • le langage épicène
    Il s’agit de rechercher un terme neutre, plus englobant. Par exemple, « les élèves du lycée » plutôt que « les lycéens ».
  • La féminisation des noms de métier
    Là, il s’agit de se réhabituer à certains noms de profession qui sont parfois tombés en désuétude au fil du temps, comme le mot « autrice » ou « madame la ministre » (un usage qui a régulièrement fait débat).
  • Le point médian
    Ce point s’intègre graphiquement à mi-hauteur des mots, et remplace les parenthèses habituelles : au lieu de « les étudiant(e)s », il serait écrit « les étudiant·e·s » (voire « les étudiant·es » pour encore simplifier l’usage).
  • Certains et certaines linguistes appellent aussi à un accord dit « de proximité » : les participes passés et adjectifs ne s’accorderaient plus systématiquement au masculin, mais soit avec le terme le plus proche, soit avec celui qui est le plus représenté : « Max et les filles sont parties à la plage », par exemple. D’un point de vue historique, il faut savoir que cet usage prévalait avant que des grammairiens, au 17e siècle, ne décident, selon leurs termes, que «le masculin étant plus noble, il doit l’emporter sur le féminin ».

L’écriture inclusive est-elle enseignée à l’école ?

Pour le moment, aucun programme scolaire ne revient sur les règles d’accord du français. Et cela n’est certainement pas près de changer. Il suffit de constater le temps que l’Académie française a mis pour ne serait-ce qu’accepter la féminisation des noms de métier. Une autre modification de cette envergure n’est absolument pas prévue.

Quant au point médian, s’il peut être employé dans des formulaires administratifs ou dans des courriers destinés aux parents (en remplacement des parenthèses qui étaient auparavant d’usage), il n’est pas non plus mis en avant dans les textes fournis aux élèves en période d’apprentissage de la lecture. D’autant que les occasions où un point médian pourrait s’avérer nécessaire restent relativement rares. Il vient cependant d’être explicitement interdit dans ce cadre par le ministère.

Par contre, ce qui est bel et bien préconisé dans la circulaire évoquée au début de cet article, c’est d’utiliser autant de possible les noms féminins de métier quand ils existent, et de mettre en scène des représentations aussi variées que possible. Les femmes peuvent conduire des camions et les hommes être infirmiers.

 

Enfin, si cela peut vous rassurer sur les difficultés de l’écriture inclusive : ce texte a été rédigé en écriture inclusive. L’aviez-vous remarqué ? Avez-vous eu des difficultés à le lire ?