On parle souvent de crise d’adolescence. Certains prétendent aussi que l’adolescence est une conception moderne, qu’avant les jeunes étaient mis au travail et n’avaient pas le temps de vivre cette fameuse crise. Pourtant, il s’agit bel et bien d’une période de changement, étudiée de près par les neurosciences. La connaître un peu mieux vous aidera également à la traverser avec plus de facilité.
Quelle est la définition de l’adolescence ?
L’adolescence a été précisément définie. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), tout comme la Convention des droits de l’enfant, la présente comme une étape allant de 10 à 19 ans en moyenne. D’autres scientifiques estiment que la période entre l’enfance et l’âge adulte s’étendrait jusqu’à 25 ans. Il en résulte que les premières années de celles-ci seraient trop souvent nommées à tort « préadolescence »… et qu’elle s’étend bien plus loin qu’on ne le croirait a priori.
Il importe aussi la distinguer de la puberté, qui est un phénomène biologique, commun aux hommes comme aux animaux. L’adolescence reste principalement psychosociale.
Et l’Histoire nous prouve que l’adolescence est loin d’être un fait nouveau, puisque le Moyen Âge en parle déjà en latin.
Une période de grands changements
Si le début de l’adolescence est souvent lié à la puberté, il faut cependant noter que cette période se caractérise par une tripe maturation : physique (ou hormonale), mais aussi psychologue et enfin sociale. La remise en question des normes et des traditions peut suivre le développement du sens moral. Et ces trois éléments n’évoluent pas au même rythme : le corps ne suit pas toujours l’esprit, et inversement.
Les psychologues auraient identifié trois phases dans cette évolution :
- l’opposition : caractérisée par l’imprévisibilité, le refus des règles, des remises en question, mais aussi une plus grande conscience de l’individualité. Cette phase arriverait entre 12 et 13 ans chez les filles et entre 12 et 15 ans chez les garçons.
- L’affirmation du « moi » : c’est le moment d’une demande plus importante d’indépendance et de liberté. L’adolescent sait ce qu’il veut et le dit. Cette période s’inscrirait entre 13 et 16 ans chez les filles et entre 15 et 17 ans chez les garçons.
- L’indépendance : l’adolescent trouve enfin véritablement son indépendance affective comme économique. Il se détache de ses parents (entre 16 et 18 ans chez les filles et entre 18 et 20 ans chez les garçons).
Autant de phases qu’il faut savoir accompagner (parfois avec beaucoup de patience).
La crise d’adolescence, un passage obligé ?
Entre les changements hormonaux et physiques, comme la difficulté à trouver sa place, l’adolescence peut aussi se caractériser par des sautes d’humeur, une plus forte émotivité, un manque de confiance en soi, voire plus de contestation et d’agressivité.
Si un minimum d’opposition fait partie du passage presque obligatoire pour la construction du futur adulte, il n’est cependant pas obligatoire qu’elle se manifeste par une véritable crise.
Il ne faut pas non plus oublier que les adolescents ne sont pas encore des adultes : les parties du cerveau qui gèrent les impulsions ne sont pas à maturité, comme l’ont démontré des récentes études. Il en est de même pour le contrôle des émotions, en lien avec le développement neurologique, ou le sens de la planification, de l’attention et de la concentration.
C’est seulement en gardant en tête qu’il s’agit d’une période d’apprentissage, tout comme dans la petite enfance, que vous traverserez au mieux ces moments en famille.