Garçons et filles, égaux pour les études scientifiques ?

C’est un fait : dans les études supérieures scientifiques, vous trouverez encore aujourd’hui plus de garçons que de filles. Du moins en France. Des actions sont menées pour tenter d’inverser ce phénomène, d’autant qu’il semblerait bien que les filles, finalement, sont peut-être plus douées en maths que les garçons.

Les résultats dans les matières scientifiques évoluent en fonction de l’âge.

Si, dans les études supérieures, les garçons occupent plus de place, ce n’est pas nécessairement parce qu’ils sont plus doués dans ce domaine. Les chiffres auraient plutôt tendance à prouver le contraire. Surtout si l’on remonte dans les résultats des premières années d’études. Sicences

Pour commencer, d’après le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », fourni par l’Éducation nationale, 84 % des filles obtiennent leur baccalauréat, contre 74 % des garçons seulement. Elles redoublent moins dans leur parcours scolaire également.

Les filles présenteraient donc un meilleur taux de réussite générale. Mais qu’en est-il au niveau des compétences mathématiques ? Des évaluations nationales régulières permettent aussi d’évaluer cela. À l’entrée au CP, les filles ont de meilleures compétences dans ce domaine que les garçons. La tendance s’inverse au début de CE1, où elles se font doubler par ces derniers dans ce domaine précis (pas dans les autres).

Au collège, pourtant, le niveau des deux genres redevient similaire en mathématiques. Au brevet, 81 % des filles maîtrisent les connaissances scientifiques contre 76 % des garçons. Le taux de réussite à l’ancien baccalauréat scientifique était également plus élevé pour les filles que pour les garçons.

Les résultats des filles sont donc meilleurs dans ces domaines… et pourtant elles se dirigent majoritairement vers des filières plus littéraires, et cela dès le lycée.

Des résultats qui ne sont pas similaires dans tous les pays.

Si ce ne sont pas les compétences des filles qui sont en cause, le contexte culturel est donc ce qui influe sur leur présence dans des cursus scientifiques.

L’OCDE étudie régulièrement les performances des étudiants des différents pays membres. Avec des tests similaires, il a été démontré que, dans les pays nordiques, les filles se montrent particulièrement douées et, au Japon, l’égalité parfaite entre les deux sexes est atteinte. À l’inverse, en Italie, les garçons dominent les classements en mathématiques.

L’influence du contexte socioculturel est donc clairement démontrée. Et ce contexte peut être particulièrement difficile pour les filles qui décident de se lancer dans des carrières scientifiques : elles y subissent souvent une mise à l’écart et des critiques virulentes, quand ce n’est pas directement du harcèlement.

Pourquoi une telle différence entre les filles et les garçons face à la science ?

Si de nombreuses filles hésitent à se tourner vers les filières mathématiques ou scientifiques, ce n’est pourtant pas à cause des représailles possibles. C’est plus souvent parce qu’elles manquent de confiance en elles dans ce domaine, ou parce qu’elles ne parviennent pas à se projeter.

Cette vidéo le montre très vite : à qui pensez-vous en priorité dès que l’on vous demande d’imaginer un scientifique ? À un homme. Ce type de stéréotype est également lié à un manque de représentativité, tant dans les manuels scolaires que dans les personnalités scientifiques que les élèves peuvent croiser.

Et les enfants intègrent très vite des clichés dans leurs schémas mentaux : lors d’une enquête récente de la Depp, menée auprès de près de 9000 lycéens, la proportion d’élèves qui se déclaraient d’accord avec des affirmations telles que « les cerveaux des hommes et des femmes sont différents » ou « les hommes sont naturellement plus doués en mathématiques que les femmes », oscillait entre 15 % et 30 %.

Si les filles ne sont pas égales aux garçons dans les études scientifiques, c’est donc plus une question de croyance que de faits. Changer cette mentalité est un travail de longue haleine. Et chacun a son rôle à y jouer.